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Compte rendu de la réunion du 21 janvier 2005 : Antonio CORBACHO


Muchos toreros han sufrido casos más leves de hepatitis, incluso sin saberlo ; pero grave es también el caso de Antonio Corbacho, aquejado de una cirrosis de hígado debido a una intervención quirúrgica como en el caso de Rincón : "Además tengo un virus que agrava la situación y que está haciendo más estragos si cabe en mi hígado. Más pronto que tarde tendré que someterme a un trasplante, pero si no me curan primero el virus seguirá el proceso de cirrosis hasta desembocar en un cancer. Calculo que tengo unos quince años de vida, si no pueden curar el virus, aunque espero que en este tiempo habrán descubierto un remedio. Tambien tengo cinco úlceras que me ha producido la cirrosis y piedra en la vesícula, pero soy una persona fuerte et debo de tener buena genética, porque mis padres son mayores y gozan de buena salud". [Muriel Feiner, Toreros de plata (Madrid, 2004), p. 205]

On ne sera pas étonné que l'esthétique d'un tel personnage soit fondée sur la mort et que son éthique ne s'accorde qu'au don de soi au péril de la vie.

Or, aujourd'hui, un jeune homme n'a aucune raison de mettre sa vie en jeu devant un taureau, s'il n'est pas conscient des valeurs taurines, de la confluence en lui des toréros du passé, parce qu'en réalité, on ne risque pas sa vie pour de l'argent.

José Tomás partage ces valeurs. Il aime mettre sa vie en danger. Sa pâleur quasi-cristalline est comme l'acceptation qu'un jour, un taureau peut en finir avec sa vie. Il a un concept de la mort : alors qu'il avait été blessé à Linares, portant un costume rose de la couleur de celui de Manolete le jour de sa mort, il avait demandé lorsqu'il était entré dans l'infirmerie s'il était sur la même table d'opération que Manolete ; il lui avait été répondu que non, c'était peut-être une vieille qui traînait dans un coin. Comme l'a écrit Joaquin Sabinas :
"Tu pasión es cruzarte con isleros
Tu puerta la del príncipe y tu casa
Mi corazon cosido a tu capote"
(p. 48)


"En el único sitio, el de la gloria
o el hule, donde pule la memoria
del triángulo scarpa la cornada" (p. 50)

[Ciento volando, Madrid, 2001]



José Tomas est un toréro qui apprend, il archive dans sa mémoire les comportements des taureaux. Ce sont lors des entraînements de salón ou avec des bêtes que le travail se fait, dans les dialogues avec le toréro. Lors d'une corrida, la concentration est trop grande sur le taureau. José fait ce qu'il fait au taureau parce que cela doit être fait, qu'il y ait ou non de public. Ainsi en août 2004, il a combattu un taureau en pointe chez Pedro Trapote qui lui a infligé une blessure heureusement légère. Toréer est un acte de liberté et un acte de volonté : le taureau doit passer où le veut le toréro. José a pris ce qu'il y a de meilleur chez les toréros et a su réutiliser des techniques oubliées comme le léger toque que Gallito donnait au taureau de la main gauche, transmis à travers Pepe Luis Vásquez et El Cordobés -qui le tenait de Paco Ruiz- : ce toque se fait sans charger la suerte, comme disait El Cordobés, c'est le taureau qui doit le voir pas le spectateur ; il doit être très doux, il faut être confiant et bien placé. Plus le taureau est violent, plus il faut l'appeler doucement.

José Tomás n'a pas triomphé à Nîmes parce que lla piste n'offre pas de querencias et qu'il n'y a pas d'espace ; ni à Bilbao, le sol y est noir ... A Séville le public est à moitié français, mais c'est un public qui aime le toréo et exprime son admiration, sa sensibilité.

L'entraînement des toréros doit être dur. A l'École taurine de Madrid, dirigée par Gregorio Sánchez, c'est cette conception qui domine.

Antonio Corbacho ne prend pas d'élèves, il veut avoir des disciples et très peu, sinon ils se distraient les uns les autres. Il travaille avec Sergio Aguilar depuis cinq ans, mais celui-ci n'a pas encore compris. Il oublie que la muleta sert pour le toréo et il croît que c'est lui la muleta, alors il se fait prendre.

Il va s'occuper de I. Garibay, un mexicain, mais la mentalité des mexicains ne lui plaît pas. Ils croient avoir tout gagné après un triomphe.

Ph. Paschel

Club Taurin de Paris, École Normale Supérieure, 21 janvier 2005, 34 personnes, une heure trente minutes de débat. Somptueux buffet.