Club taurin de Paris
créé en 1947

 

 

 

 

 

   

 

Garden party toreo de salon 2009

“(...) es más fácil torear un Miura que toreear de salón”
                                                                                                          Camilo José Cela, Toreo de salón, 1963, p. 1

 

José Manrubia a donné une limpide leçon de toréo de salon, en utilisant les différents volontaires, dont certains étaient totalement inexpérimentés et d’autres déjà bien amarinés. Il a ainsi proposé au jeune Nicolas (11 ans), d’un style morantiste, de le prendre l’an prochain à l’École Taurine de Nîmes qu’il dirige. Pour Matéo (7 ans) il faudra attendre encore un an ...

                D’abord il faut prendre la cape en main. On place les deux mains à deux empans de la collerette, pouce à l’intérieur et les autres doigts à l’extérieur. Puis on retourne le tissu, offrant ainsi les paumes à la charge du taureau. La muleta se prend plus simplement selon la même fin d’offrir la paume au taureau. Deux doigts de la main droite soutenant la poignée de l’épée coincée dans le pli du tissu qu’elle étend.
                Le corps doit être bien assis sur les reins. Seul le torse doit bouger en accompagnant les bras. Un défaut des plus courants consiste à suivre le leurre avec le corps, ce qui rend impossible de se replacer.
                Or, il s’agit bien là du point le plus important : la distance. D’autant plus difficile à respecter en l’absence de taureau ou pour celui qui, plié en deux et les bras tendus tenant si possible un bucrane, feint l’animal. Il ne faut pas oublier que le taureau a quatre pattes et une certaine longueur de corps qui lui empêche de se tourner aussi rapidement qu’un simple bipède vertical. Acquérir le sens de la distance dans l’exécution est un moment important dans la pratique du toréo de salon.

 

José Manrubia fit ensuite une démonstration de son répertoire qu’il nous annonça court : véroniques, demi-véroniques, faroles, passes de la main droite, passes naturelles, passes de poitrine, moulinets divers, trincherillas, doblones. Le plus original de son toréo réside dans l’exécution de la chicuelina : il envoie beaucoup de toile à l’oeil contraire -on a un peu l’impression qu’il va faire une revolera-, puis la replie autour du corps qui alors pivote sur lui-même. Le résultat est d’un bel effet majestueux.
Un toréro qui fait du toréo de salon le fait sérieusement. Pour lui, le taureau est là, en vrai. Le déroulement d’une série dépend de son comportement, des distances nécessaires, ce qui amena le matador à partir dans un coin du jardin, parmi les fourrés, entraîner par les nécessités du combat de son adversaire. La présence de l’animal est si forte que l’on ne serait pas étonné, si voyant un péril prêt à survenir, un assistant allait au quite !

                Puis il y eut le traditionnel quizz, qui portait cette année sur l’actualité et était animé par Francis, et la tombola aux mains du Président et du trésorier. Ensuite  nous avons mangé entr’autres le traditionnel salmorejo cuisiné par Chantal, des côtelettes cuites au barbecue et un excellent Gran Corpas.
                La journée resta ensoleillée, malgré quelques nuages et, parfois, une inquiétante chaleur lourde, avant que ne tombe lentement le crépuscule d’été.
                Les prochaines tertulias officieuses du CTP auront lieu à Barcelone le 5 juin, de nombreux membres du club allant voir José Tomás face à six taureaux, et à partir du 16 août à Bilbao, devant l’entrée du Tendido 5 des arènes après la course.

 

                                                                                                                                                          Philippe Paschel