Club taurin de Paris
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Réunion du 27 novembre 2007

 

Jean Grenet
« La défense de la corrida face à ses menaces politiques »

 

 

En ces temps d’attaques incessantes contre la corrida et l’aficion, plus de 40 personnes ont assisté à la réunion du club accueillant Jean Grenet, maire de Bayonne, député des Pyrénées Atlantiques, président en exercice de l’Union des Villes Taurines de France (U.V.T.F.), président, à l’Assemblée Nationale, du Groupe d’études Tauromachiques, accompagné d’Olivier Baratchart, Directeur des Arènes de Bayonne.
En premier lieu, Jean Grenet a tenu à faire part de son plaisir et de sa fierté d’être reçu par le club, qu’il a félicité pour son prix de la meilleure institution décerné par le magazine 6 toros 6. Il s’est ainsi réjoui de rencontrer l’aficion parisienne.
Francis Wolff a amorcé le débat en soulignant les deux dimensions représentées par Jean Grenet : la dimension nationale, et son rôle législatif en tant que parlementaire et la dimension locale, en tant que maire de Bayonne  mais aussi président de l’Union des Villes Taurines de France..
Francis Wolff a souligné l’importance numérique du groupe parlementaire à l’assemblée : 70 députés alors que la corrida n’est licite que dans 11 départements français.
Il a rappelé que la loi, et des différents arrêts ont tous confirmé le statut légal de la corrida dans ces 11  départements (l’article 521-1 du code pénal, alinéa 5  qui précise que les sévices graves ou les actes de cruauté envers les animaux n’est pas applicable aux courses de taureaux « lorsque existe une tradition locale ininterrompue ». Ce principe a sans cesse été confirmé et précisé par les jugements des cours d’appel et de la Cour de cassation, l’unité pertinente d’application étant le département)
Cet  appareil législatif est il menacé ? Existe-t-il des tentatives de députés ou de groupes de députés qui pourraient porter atteinte à la législation existante ?
Jean Grenet a confirmé que les associations anti taurines tentaient régulièrement de faire voter des propositions de loi ou des amendements pouvant mettre en péril l’équilibre législatif existant. Elles prennent appui sur des parlementaires, comme Muriel Marland-Militello, député des Alpes Maritimes. C’est pourquoi le groupe Tauromachie de l’Assemblée, lui-même issu du groupe Elevage et Tradition, est essentiel pour faire un contre poids, au sein même de l’Assemblée, en bloquant le plus en amont possible les propositions. La mission de ce groupe, qui comprend des élus de droite comme de gauche, est «  de faire front pour circonscrire le sinistre ». Il est essentiel, en effet, de s’appuyer sur un lobby efficace et empêcher que les propositions franchissent le bureau de l’Assemblée.
Si les anti taurins, qui veulent changer la loi, ont intérêt à se faire entendre haut et fort, la discrétion est de mise pour le groupe Tauromachique qui veille au statu quo législatif. Le lobby tauromachique s’étend d’ailleurs au Parlement Européen, avec des députés comme André Lamassoure.
En dehors de l’Assemblée, Jean Grenet est également très actif. Ainsi, cet été, au cours d’un déjeuner, il a fait part au président Sarkozy de son opposition et de celle de tous les taurins de faire figurer la corrida au Grenelle de l’Environnement. Une position qu’il a officiellement réitéré ensuite par écrit et qui a été entendue par le chef de l’Etat.
Selon, Jean Grenet, l’équilibre législatif n’est, pour l’heure, par menacé dangereusement. En revanche, les tentatives pour faire interdire la corrida aux mineurs de 16 ans sont plus inquiétantes. Toutefois, les sondages récents sont plutôt encourageants. Ainsi, celui paru dans Midi Libre : à la question est vous pour ou contre la corrida, les réponses sont respectivement 50 % contre et 48 pour, ce qui est un écart très faible et ne justifie pas, pour les politiques, une remise en cause de l’existant. De même lors d’ un sondage réalisé à Bayonne, si seules 25% des personnes interrogées déclaraient aimer la corrida, en revanche 74% estimaient que la corrida était importante pour Bayonne.
L’interdiction aux mineurs, qui n’est à ce jour valable qu’en Catalogne espagnole a évidemment pour but de couper les jeunes de l’aficion, de la tarir à la source. Jean Grenet s’oppose donc d’entrée à toute négociation sur ce point.
Il rappelle qu’en d’autres périodes déjà les attaques contre la corrida ont été virulentes.
Pour permettre au statu quo de perdurer, il est essentiel de faire comprendre le spectacle et de faire comprendre le toro. « La corrida part du campo, l’essentiel est là. Le jour où l’on aura des toros de vedettes la corrida sera menacée. C’est le toro qui sauvera la corrida, c’est le toro qui risque de la perdre. » Olivier Baratchart renchérit en rappelant que  la présentation de toros est de la responsabilité des organisateurs des corridas. « Si on met la pression, on arrive à des résultats. Il faut parfois se battre et résister, ne pas céder »
Jean Grenet souligne alors l’importance de la vigilance intérieure, mise en place grâce à la loi de l’union des villes taurines de  France (UVTF) et l’adoption d’un règlement commun. « l’UVTF est là pour défendre la corrida grâce à des règles précises, acceptées et votées par l’ensemble des villes taurines.
S’il est partisan de la discrétion, Jean Grenet a répondu aux nombreuses questions de la salle, qui s’est révélée bien plus pessimiste que lui, en admettant toutefois qu’il est essentiel de construire de argumentaires pour répondre aux antis taurins. C’est le rôle de l’observatoire des cultures taurines, initié par l’UVTF,  qui aura pour mission d’assurer un travail de veille et de réflexion autour des experts qui l’intègreront (juristes, historiens, philosophes, écrivains, psychologues, pédopsychiatres...) afin qu’aucun domaine touchant à la culture taurine ne soit délaissé.