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Compte rendu de la réunion du 22 mars 2005 : Joël Jacobi et Michel Dumas


Beaucoup de monde ce mardi, pour cette soirée consacrée à "Face au toril", la mythique émission taurine de la télévision française que même les parisiens ont réussi à voir quelques temps, alors que Jean-Michel Marriou, un de leurs complices, dirigeait les programmes de la région parisienne.

Cette émission a dix-huit ans et persévère malgré les diffusions changeantes sur des réseaux variés et une assez faible audience, ce qui est habituel pour les émissions régionales. Actuellement on peut la voir sur Sud-Télévision, c'est-à-dire de Toulouse à Nîmes, le troisième samedi de chaque mois à 16 heures 15, ainsi que dans le cadre de l'émission "Tercios" de Aquitaine-Télévision, le dimanche matin, huit jours après la première diffusion, ainsi que sur certains accès de télévision par ADSL, par la ligne téléphonique, la Freebox, par exemple.

L'équipe est constituée par nos deux invités, Joël Jacobi et Michel Dumas, qui utilisent les équipes de France3 pour les tournages, ainsi qu'un monteur etc. Une émission prend 5 jours de montage et deux jours de finitions. Dans une année, il y a 35 jours de tournage. Grâce à des relations informelles avec la TVE, ils obtiennent aussi certaines images, par troc.

L'émission a plusieurs contrainte : elle doit s'adresser à tout le monde, la corrida a peu de choses à voir avec la télévision et il faut montrer les toréros au meilleur d'eux-mêmes.

Pour Joël Jacobi, le producteur et la voix des commentaires, il n'y a pas tellement d'actualité dans la tauromachie, peu de choses changent, il suffit d'écouter ce qui se dit dans les réunions taurines. La tauromachie est un petit théâtre qui joue toujours la même pièce avec les mêmes personnages, même si les acteurs changent : le sobre et dépouillé, le classique, le révolutionnaire ... Il n'y a pas beaucoup de grains à moudre, en fait un seul que l'on re-moule sans cesse. "Face au Toril" veut rendre compte de l'actualité des émotions ressenties par leurs auteurs, les reconstituer.

C'est ce qui est magnifiquement réalisé dans les émissions que l'on a pu voir : les trois premières de l'année 2005 et un spécial José Tomas, évoqué récemment au club lors de la rencontre avec Antonio Corbacho. Nous avons spécialement noté l'interview de Paco Medina, propriétaire de El Ventorillo, avec les taureaux juste derrière lui ; la faena de Finito de Córdoba chez Fuente Ymbro [voir le reportage dans Terres Taurines n°2], la faena de El Julí à Olivenza, sujet réalisé avec les rushes de la TVE, qui montre combien le montage et les commentaires jouent un rôle important à la télévision ; le français de Cayetano, fils de Paquirri, qui entreprend une carrière taurine à 28 ans.

Philippe Paschel