Club taurin de Paris
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Week end chez Robert Margé / février 2010

 

LES MÉTÉORES DE FÉVRIER

 

Nous avons laissé Paris sous une pluie nocturne et le soleil n’est apparu qu’alors que nous traversions les Baux. De Béziers, un autocar nous a mené jusqu’à La Bâtisse, l’élevage de taureaux de combat que Robert Margé possède à l’embouchure de l’Aude, que nous avons longuement longé en observant les noirs cormorans qui dépeuplent nos rivières.
                Nous prîmes notre premier repas dans la grande salle de réception qui jouxte les installations nécessaires à l’élevage (place de tienta, corrales pour la désinfection, cage de soins), lesquelles se trouvent à quelque distance du corps de logis qui fait aussi chambre d’hôtes.
                La pluie vint rapidement frapper aux fenêtres, elle disparut, revint au gré des vents. Comme les bagages étaient restés avec nous, après le départ du car, qui alla chercher un parapluie, qui un imperméable, qui un poncho ...
                La visite se fit sur la traditionnelle plate-forme tractée, sur laquelle avaient été disposées deux rangés de bottes de paille. Chacun s’y accommoda, les pieds dans le vide à tribord et bâbord, bien calés entre les deux rangées, près du tracteur et de son pot d’échappement, mais près des commentaires d’Olivier, le fils de l’éleveur qui nous accompagnait, ou à l’autre extrémité pour profiter de l’air tonique de cet If 18 Pluviôse. Et il plût souvent et fort, mais nous pûmes voir les taureaux, qui nous tournèrent d’abord le dos, pour se protéger du vent qui venait de tourner sous l’averse, et plus loin les vaches suitées. La propriété est immense, plate avec quelques bosquets et des rangées d’arbres qui coupent le vent le long des chemins. On peut y déplacer les taureaux avec les cabestros. Tout ici se fait d’une manière traditionnelle et faire le contraire déplairait foncièrement à Robert Margé qui s’est lancé dans cette aventure pour la vivre de cette manière que certains appellent romantique.[Pour les détails sur les encastes voir le CR de la soirée du Club]. Au retour, des boissons chaudes nous attendaient, que nous n’espérions pas, mais que nous souhaitions et qui nous comblèrent.  Chacun s’installa. Comme il n’était pas possible de profiter de l’immense terrasse sur laquelle donnait la chambre de notre président, une tertulia s’improvisa dans le vestibule garni de profonds fauteuils.
                Vers 19.00 eut lieu une dégustation de vins, qui nous montra qu’il y avait eu une évolution positive dans le département de l’Héraut ;  un petit blanc suscita beaucoup d’enthousiasme et quelques uns n’hésitèrent pas à se charger de lourdes bouteilles.
                Le dîner eut lieu dans la salle de réception de l’élevage et fut parsemé des chants de deux gitans guitaristes qui firent s’agiter un grand nombre des participants. Dehors, le ciel était d’un bleu nuit  immense, dont l’intensité était percée de millions d’étoiles, comme celui qu’a peint Van Gogh autrefois ...
                La nuit fut plus courte pour certains, mais à 10. 30, il y avait une tienta. La piste était boueuse, avec de vastes flaques d’eau. Les essais étaient à la charge de Mehdi Savalli (alternative Arles 8 septembre 2006) et de Dorian Dejean, jeune élève de l’école taurine de Béziers, accompagnés de Roger Ferreira, précis et élégant, et de Morenito de Arles, grand professionnel dégingandé. Denis Loré, apodérado de Savalli, était également présent en piste. Robert Margé s’installa au balcon couvert où nous étions installés.
                La première vache sortit franche et pris trois piques sans démérite, mais ce ne fut qu’à la quatrième qu’elle révéla sa véritable bravoure. Ce fut un animal exigeant à la muleta, qui pourrait donner des taureaux d’une qualité permettant des triomphes importants.
                La deuxième resta sous le picador dés la première pique. Elle n’en prit que deux à cause d’une faiblesse que Robert Margé attribua au stress. Ce fut un animal idéal de noblesse et de suavité. Morenito de Arles sollicita de lui faire quelques passes.
                La troisième vache était aussi d’une grande qualité tant à la pique qu’à la muleta, montrant également de la bravoure et de la noblesse.
                Mehdi Savalli a tienté les deux premières, mais s’est tordu la cheville et c’est Dorian Dejean qui s’est occupé de la troisième.
                Après un repas copieux, l’autocar nous ramena à la gare de Béziers. Le train parti, certains avaient déjà une nouvelle envie de Béziers (Pierre Dac).

                 Philippe PASCHEL