FRANCIS WOLFF, “LA PHILOSOPHIE DE LA CORRIDA”
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Jean-Pierre Hédoin, Francis Wolff et Patrick Guillaume |
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A l’occasion d’une conférence de Francis Wolff, le 8mars 2002, j’avais écrit : “Lorsque le club confie une soirée à un conférencier-maison, on est toujours certain d’un double conséquence, il n’y aura qu’une vingtaine de personnes et la soirée sera passionnante et d’un haut niveau de réflexion”. Cela avait été vrai aussi le 15 avril 2004. Mais ce soir, il y a eu un changement, Francis s’est révélé plus “taquillero que certains toréros” selon Patrick Guillaume. Plus de quarante personnes étaient venues assister à la présentation du livre “La Philosophie de la corrida” (Fayard, 2007) et l’éditeur dut aller chercher d’urgence plus d’exemplaires que ceux qu’il avait prévus devant l’afflux des demandes.
Jean-Pierre Hédoin engagea le débat en évoquant le fameux dessin où l’on peut voir un canard ou un lapin [reproduit p. 203]. Ce livre est-il l’oeuvre d’un philosophe par ailleurs aficionado qui veut passer sa passion au crible de la raison ; ou d’un aficionado par ailleurs philosophe qui veut essayer de répondre à quelques question : quelles sont les valeurs fondamentales de la corrida, quel est le le rapport que l’on a envers le taureau, à quelles conditions peut-on qualifier la tauromachie d’art ? Il esquissa la réponse.
Francis insista d’abord sur son appartenance à un club véritablement pluraliste, “l’aficion se constitue dans les tertulias”, puis il développa sa pensée, répondit aux questions et lut plusieurs passages de son ouvrage.
Nombreux furent les intervenants qui évoquèrent l’élément dionysiaque de la corrida (Philippe Bénézra), rappelèrent que Sénèque était Cordouan (Michel Haas), évoquèrent le danger de la corrida pour en contester la qualification d’art, y voyant un spectacle (Alain Lashkar), relevèrent qu’il est difficile d’isoler l’art en soi, de photographier l’aguante et précisèrent la notion de parar selon des conversations avec Claude Popelin : 1) freiner, arrêter le taureau ; 2) au moment où le taureau entre dans la juridiction, s’arrêter, ne pas bouger (pour le toréro).
Une soirée passionnante.
Mais lisez donc le livre.
Vous en saurez plus et mieux dit que ne saurait le faire un commentaire rédigés d’après des notes hâtives.
Philippe Paschel
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